Projets de valorisation de la recherche

  • Ghostmarkets 3

    PROJET « GHOSTMARKETS » ( "les marchés fantomes")

    Nom de la phase actuelle du projet :   « Afterwork _Co-auctorialités en détention » ( Ghostmarkets 3)

    Renseignements et contacts pour PHARE : Nadeera Rajapakse, enseignante-Chercheuse statutaire à PHARE, responsable du projet pour PHARE :  nadeera.rajapakse@univ-paris1.fr

    Renseignements et contacts pour la coordination centrale du projet et la direction artistique : contact@julesramage.com

    Le projet, soutenu par PHARE et dont PHARE est un partenaire scientifique, est coordonné sur le plan artistique par Jules Ramage, docteur en Sémiologie du texte et de l’image, artiste visuel, associé au laboratoire CERILAC d'UP-cité, et membre du Conseil Scientifique du Centre interdisciplinaire enseignement, recherche, création en milieu carcéral (CIERCMC), centre de recherche et d'enseignement dans l'université Paris cité. Depuis 2013, il poursuit un travail approfondi dans l’espace carcéral, où il met en place des protocoles collaboratifs de recherche-action.

    Des partenaires autres que PHARE soutiennent le projet et y participent à ses côtés  :

    a. La Cité du Genre , organisme interuniversitaire, institut interdisciplinaire de recherche et de formation en études de genre, qui coordonne l’ensemble des équipes, laboratoires et réseaux de recherche-action structurés autour des problématiques de genre au sein d'UP Cité et de ses partenaires (Sciences Po, Inalco).

    b. Des membres du CNRS : Pauline Guinard (CNRS/directrice de l’UMR LAVUE) co-porte avec la chercheuse Sarah Medjkian (PACTE, Grenoble-Alpes) un projet de recherche intitulé « A la recherche d’outils juridiques pour des pratiques artistiques et sciences sociales partagées », financé par le CNRS, qui permet de travailler à partir d'autres contextes de co-auctorialité.

    c. Le DOC : tiers-lieu artistique :  DOC est né d’un projet, celui d’offrir des espaces de production et de diffusion aux artistes. Il se construit à partir d'une multiplicité de pratiques, à la lisière des logiques artistique et activiste.

    d. L’OIP  ( section française de l’Observatoire international des prisons ) est une association loi 1901 disposant du statut consultatif auprès des Nations unies. Elle fut créée en 1996

    Qu’est ce que le projet Ghostmarkets ?

    Ce projet rassemble des chercheur.euses en droit, économie et géographie, des artistes et des activistes, des personnes ayant connu l'incarcération parlant depuis leur position d'expert.es et de co-créateur.ices de la recherche.
    Il a été créé en 2020 et portait initialement sur l'articulation des économies formelle et informelle en prison : les « marchés fantômes » (Ghostmarkets).
    Il a évolué depuis vers l’élaboration de solutions économiques et juridiques pour valoriser la position d'auteur.ices des personnes détenues collaborant à un travail de recherche.
    Compte tenu du caractère novateur de la démarche, et sa volonté de pérennité, ce travail, qui prendra la forme de documents écrits utilisables dans les cadres académique, artistique et pénitentiaire, doit être nourri par une réflexion épistémologique notamment en histoire et philosophie de la pensée économique.

     

    Pourquoi PHARE travaille sur le projet Ghostmarkets  ?

    Le projet GHOSTMARKETS  s’inscrit dans le cadre du projet institutionnel de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Le positionnement de ce projet intègre l’identification de la place occupée par la première université de sciences humaines et sociales française dans son environnement local et national. Il participe de l’ambition de l’université et de sa trajectoire d’ouverture sur le monde.

    Le projet GHOSTMARKETS  part d’une analyse des atouts de l’unité de recherche PHARE au premier plan desquels la pluridisciplinarité marquée, économie, histoire, philosophie, lettres, l’insertion des doctorants dans le projet du laboratoire. Le pilotage du projet se traduit par un comité de pilotage tripartite incluant, enseignants chercheurs, doctorants, chercheurs extérieurs, représentants de la société. Le projet insère PHARE dans son environnement social, économique et culturel et conduit PHARE à nouer des partenariats structurants avec des acteurs socio-économiques et culturels,  les administrations publiques et le monde associatif. Il intègre tout particulièrement les chercheurs et doctorants de PHARE travaillant sur le thème de la justice économique.

    PHARE participe par ce projet au champ de la responsabilité sociétale, tout en appréciant l’impact socio-économique et environnemental du projet GHOSTMARKETS par les relations durables établies avec le monde carcéral, les institutions publiques et associatives. Le projet inclut une dimension expérimentale et s’inscrit dans les sciences participatives en défendant la co-création et la circulation des savoirs.
    Il met en œuvre une politique de médiation culturelle et scientifique, de diffusion des savoirs et de questionnement des méthodologies propres aux sciences humaines et sociales, destinées aux institutions concernées.


    Le projet exige une réflexion approfondie sur le respect des exigences de l’intégrité scientifique et de la déontologie.

    Le projet contribue à la production de connaissance, au rayonnement et l’attractivité, les interactions avec l’environnement (économique, social, culture) et l’implication dans la formation par la recherche. Il doit conduire à des impacts sur l’économie, la société, la culture, et la santé, et questionner les méthodes de production de la recherche en permettant la collaboration du monde académique avec des acteurs de terrain experts de leur propre situation : ici, des personnes ayant connu l’incarcération.

    Du point de vue du fonctionnement interne de PHARE, le projet est fondé sur les principes suivants :

    - l’adéquation du pilotage aux objectifs et à la stratégie scientifique de PHARE dans le domaine de la justice économique ;
    - l’organisation en équipes intégrant des doctorants ;
    - les interactions entre thèmes de recherche et disciplines différentes ;
    - la communication interne /externe au travers d’expositions et d’évènements ; 
    - L’originalité du projet et la prise de risque qu'il engage font partie des critères qui ont conduit PHARE à l'appuyer ; sa cohérence globale ayant été prouvée les années précédentes ; 
    - l’élargissement disciplinaire de PHARE qui est renforcé par ce projet ; 
    - la prise en compte d’objectifs et de points de vue de partenaire non académiques, essentielle pour l’ouverture de PHARE sur la société 
    -  l’articulation entre recherche fondamentale et action plus opérationnelle, qui est visée  par PHARE ;
    - la richesse et l’ouverture des partenariats académiques et non académiques, qui est décisive pour les doctorants et chercheurs ;

    Ainsi, le projet Ghostmarkets répond à trois objectifs généraux de PHARE

    • Accroitre la valorisation de la recherche par des activités susceptibles d’en accroitre l’attractivité et son impact sur son environnement social, économique et culturel ;
    • Accroitre le rayonnement de l’activité de PHARE dans le monde non académique et dans les univers de la recherche non liés aux sciences économiques ;
    • Agir sur notre environnement social, économique et culturel en contribuant à des productions destinées à des acteurs non académiques, en l’occurrence le monde carcéral et le monde artistique au travers de relations partenariales.

     

    Quels sont les recoupements entre Ghostmarkets et les axes de recherche de PHARE ?

    Ces thématiques s’inscrivent dans 2 axes prioritaires de recherche de PHARE dans le projet en cours d'examen par l'HCERES pour la période qui démarre en 2024.

    Ce projet correspond également à la volonté de PHARE de développer des approches pluri- et trans-disciplinaires (utilisation de méthodologies diverses, interaction entre disciplines, ouverture de perspectives neuves par la collaboration entre plusieurs disciplines).

    Quelle a été la contribution de PHARE par le passé ?

    PHARE a participé à des phases précédentes du projets, notamment les projets de recherche-création collaborative Ghostmarkets #1 et #2. Ces dispositifs impliquaient des équipes constituées de personnes incarcérées dans les prisons de Poissy et de Fleury-Mérogis, ainsi que des artistes et des chercheurs de PHARE, historien.nes de la pensée économique, qui ont travaillé avec des anthropologues, archéologues, géographes, juristes, activistes. Prenant pour point de départ l’interdiction de la monnaie dans l’espace carcéral et les systèmes d’échange alternatifs conçus pour y pallier, les participant.es ont produit plusieurs formats artistiques et documentaires en co-signature. Le projet a également fait l’objet d’une séance d'un séminaire « Philosophie et économie » de PHARE à la Maison des Sciences de l’Homme, en présence de deux co-créateurs de la maison centrale de Poissy (2023).

    Ces étapes de travail ont soulevé une question fondamentale, touchant aux notions de méthodologie du terrain et d’économie de la production des savoirs : qui est considéré comme professionnel.le et légitime pour parler, pour quels circuits de diffusion, et selon quel statut juridique ? C’est l’objet du projet Ghostmarkets #3.

     

    Actions menées en 2024 :


    Etape 1 du projet : workshop destiné aux doctorant.es du laboratoire PHARE, le 17 janvier 2024
    Objectif : première réflexion sur l’élaboration du programme 2024 et constitution d’un comité d’organisation ;


    Étape 2 : résidence de recherche à la Cité internationale des arts et à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, du 3 juillet au 1er septembre 2024.
    Objectifs : co-production de contenu de recherche avec :
    -des personnes ayant connu l’incarcération et collaboré aux projets menés par Jules Ramage en partenariat avec PHARE, dont l’un des co-créateurs de Ghostmarkets #2, venu présenter le projet lors du séminaire de PHARE en 2023.
    -des personnes étant toujours en cours d’incarcération ; organisation de workshops à l'intérieur des murs de la prison de Fleury-Mérogis, afin de travailler avec elleux sur leurs besoins, envies et ressentis autour des questions de co-création et du rôle pouvant être joué par les contrats de droit d'auteur dans les trajectoires pénales.


    Étape 3 : organisation d’un “laboratoire expérimental” réunissant un groupe de chercheurs, d’artistes et de personnes ayant connu l’incarcération.
    Objectif : défrichage des connaissances et apports de chacun.e ; constitution d’un groupe de travail destiné à collaborer sur le long terme ; définition d’un plan de travail, d’un calendrier et des livrables potentiels (édition, événements ouverts au public) ; mise en place de partenariats avec DOC-Paris et l’OIP-SF (section française de l’Observatoire International des Prisons).

     

    Quelle est la contribution actuelle de PHARE ?

    A partir des pièces préalablement produites, PHARE et ses partenaires se réunissent autour d’artistes et de personnes ayant connu l’incarcération afin de penser ensemble la possibilité d’un nouveau type de contrat d’auteur, qui pour l’instant n’existe pas dans les procédures de sortie d’œuvres liées aux ateliers en détention.

    Sur un plan de l’ouverture de la recherche à la société, il s’agit de donner toute son importance au fait qu l’histoire de la pensée économique, puisse impliquer des ac-teur.trices non-chercheur.e.s, et qui n’ont pas tenu et n’ont pas à tenir uniquement le rôle d’« enquêté.e.s » mais aussi potentiellement de co-élaborateurs des questions de recherche, des hypothèses et des écritures ;

    Sur le plan des produits de la recherche, le projet questionne  d’une part, l’intégration d’un statut juridique et économique d’auteur au sein des protocoles de l’administration pénitentiaire, d’autre part, plus généralement, la reconnaissance juridique ou contractuelle d’un travail artistique et scientifique.

     

    Quel est l’objectif scientifique du projet en 2024-2025 ?

    Construite à partir de l’étude de cas concrets - les questions de co-auctorialité, de division du travail et de (non-)rémunération des personnes détenues impliquées dans divers projets de recherche-action, cette re¬cherche a ainsi pour objectif de tirer les leçons des stratégies de contournement déployées dans le cadre de ces collaborations de terrain, mais aussi de leurs failles et de leurs manquements. En installant à DOC-Paris un groupe de recherche dédié, nous proposons de déplacer les scènes de la recherche, et de construire ensemble des prototypes de contrats d’auteurs permettant la rémunération des personnes placées sous main de justice.

    Calendrier du projet 2025 (sous réserve de financements) :


    Étape 1 : workshops réguliers de l’équipe Afterwork. Séances de travail accueillies à DOC-Paris.
    Dates pressenties : 4 séances mensuelles prévues jusqu’à juin 2025.
    Objectif : questionner la possibilité d’un statut d’auteur, au sens juridique, pour les personnes dites « co-enquêtées » et en particulier, pour les personnes incarcérées.
    Étape 2 : organisation d’un événement public de présentation d’étape à DOC-Paris, dont le format sera à co-construire avec les membres de l’équipe Afterwork.
    Dates pressenties : juin 2025.
    Étape 3 : réalisation d’une micro-édition cartographiant les pistes et outils juridiques développés lors de ces six mois de travail.
    Dates pressenties : juillet-novembre 2025.
    Étape 4 : mise en circulation de la micro-édition dans les espaces de recherche : présentation à discuter lors des séminaires organisés par PHARE et par le Centre d’Études et de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Arts et Ciné (CERILAC) 
    Dates pressenties : décembre 2025.
     

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