Projets de valorisation de la recherche
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Ghostmarkets 3
Proposition Ghostmarket 3 : 2024-2025
Cette proposition s’inscrit dans la continuité des projets de recherche-création collaborative Ghostmarkets #1 et #2, soutenus par PHARE. Ces dispositifs impliquaient des équipes constituées de personnes incarcérées dans les prisons de Poissy et de Fleury-Mérogis, ainsi que des artistes et des chercheur.euses : historien.nes de la pensée économique, anthropologues, archéologues. Prenant pour point de départ l’interdiction de la monnaie dans l’espace carcéral et les systèmes d’échange alternatifs conçus pour y pallier, les participant.es ont produit plusieurs formats artistiques et documentaires en co-signature. Les personnes détenues y ayant contribué n’ont cependant pas pu être rémunérées. A partir des pièces préalablement produites, il s’agit ainsi de réunir un groupe de chercheur.euses, d’artistes et de personnes ayant connu l’incarcération afin de penser ensemble la possibilité d’un nouveau type de contrat d’auteur, qui pour l’instant n’existe pas dans les procédures de sortie d’œuvres liées aux ateliers en détention.
Présentation du contexte au vu des projets précédents :
Les projets Ghostmarkets#1 et Ghostmarkets#2 soulèvent ainsi une question fondamentale, touchant aux notions de méthodologie du terrain et d’économie de la production des savoirs : qui est considéré comme professionnel.le et légitime pour parler, pour quels circuits de diffusion, et selon quel statut juridique ? Il s’agit de donner toute son importance au fait que les sciences sociales aient toujours impliqué des ac-teur.trices non-chercheur.e.s, et qui n’ont pas tenu et n’ont pas à tenir uniquement le rôle d’« enquêté.e.s » mais aussi potentiellement de co-élaborateurs des questions de recherche, des hypothèses et des écritures ; le projet questionne ainsi d’une part, l’intégration d’un statut juridique d’auteur au sein des protocoles de l’administration pénitentiaire, d’autre part, plus généralement, la reconnaissance juridique ou contractuelle d’un travail artistique et scientifique.
En prolongement du partenariat passé entre PHARE et la maison centrale de Poissy, Ghostmarkets#3 invite les 3 enseignants-chercheurs et 2 doctorants de PHARE (sous réserve d’autres contributions) particulièrement impliqués dans le projet à s’appuyer sur leurs compétences d’historiens de la pensée économique afin d’aider à encadrer les discussions organisées avec les groupes de travail constitués à l'intérieur des murs : personnes détenues, artistes, enseignants-chercheurs d’autres laboratoires. Les membres de PHARE interviendront pendant les séances, et en amont des ateliers, pour la préparation du contenu.
Ce projet s’insère dans l’axe de diversité en histoire de la pensée économique. Ce travail sur le terrain permettra aux enseignants-chercheurs et aux doctorants de PHARE d'interroger d’une part, l’intégration d’un statut juridique d’auteur au sein des protocoles de l’administration pénitentiaire, d’autre part, plus généralement, la reconnaissance juridique ou contractuelle d’un travail artistique et scientifique. Ce travail permet en outre aux doctorants de se confronter aux enquêtes de terrain et aux portées pratiques de leurs recherches conceptuelles et théoriques.
Ces thématiques s’inscrivent dans 2 axes prioritaires de recherche de PHARE dans le projet en cours d'examen par l'HCERES pour la période qui démarre en 2024 : 1. la monnaie, 2. les liens entre économie et institutions, institutionnalisme.Renseignements : Nadeera Rajapakse, Chercheuse à PHARE nadeera.rajapakse@univ-paris1.fr
Le projet, soutenu par PHARE, est coordonné sur le plan artistique par Jules Ramage.
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Autres projets