Prochaine séance du séminaire Bien-être et politiques publiques
Nous avons le plaisir de vous convier à la troisième et prochaine séance du Séminaire "Bien-être et politiques publiques" organisé dans le cadre du Projet Sorbonne Alliance conjointement par les universités Sorbonne-Nouvelle (Pôle 1 du Centre de Recherche CREW) et Panthéon-Sorbonne (Laboratoire PHARE) :
le mercredi 10 mai de 14h30 à 16h à la Maison des Sciences Economiques (Salle 18) 112, Boulevard de l'Hôpital 75013 Paris.
Nous accueillerons Artur MAGNIER (Université Paris Panthéon Sorbonne Laboratoire PHARE) qui présentera une communication intitulée :
Le bien-être d’une personne dépend-il de son unité ? L’argument des idéalistes anglais à la fin du XIXe siècle
dont voici le résumé:
Le bien-être subjectif trouve ses racines dans la notion de "happiness", très discutée dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle. De cette période, on se rappelle généralement les utilitaristes qui font coïncider bien-être subjectif et plaisir, mais il est plus rare de se souvenir de leurs adversaires, très célèbres à l’époque mais tombés aujourd’hui dans l’oubli. Les idéalistes britanniques ont pourtant un point essentiel à faire valoir : le bien-être subjectif dépend de l’unité de la personne. Considérer la personne comme un tout, et non pas comme une somme de parties, explique comment, aujourd’hui, des hommes dont tous les aspects de la vie semblent aller pour le mieux font tout de même face à des situations de mal-être et de détresse. C’est ce phénomène, parfois appelé grossièrement « perte de sens », que je souhaite analyser en détails grâce aux apports de la philosophie idéaliste britannique. J’essaierai de voir en quoi cette perte de sens et de repères correspond à une perte de l’unité de nos vies. À traiter le bien-être humain comme un ensemble de jauges, on oublie souvent que ce qui fait le bien-être subjectif profond n’est pas tant la mesure de ces jauges que leur harmonie. Pour comprendre de quoi relève cette harmonie, nous en viendrons, dans un second temps, à voir que l’unité de la personne dépend elle-même de l’unité du groupe social dans lequel elle s’inscrit. Je cite à cet effet la célèbre phrase de Bradley devenue l’étendard de la pensée politique idéaliste à la fin du siècle : « You cannot be a whole unless you join a whole ».
Does the wellbeing of a person depend on his/her unity? The argument of the English Idealists at the end of the 19th century
Abstract:
Subjective well-being finds its roots in the notion of happiness which was greatly discussed in the second half of the 19th century. From this period, we usually recall the utilitarians who made subjective well-being coincide with pleasure. However, their opponents are seldom remembered. They who were very famous at the time but are now forgotten, the British idealists had an essential point to make: subjective well-being depends on the unity of the person. Considering the person as a whole, and not as a sum of parts, explains how today, human beings for whom all aspects of life seem to be going well still face situations of malaise and distress. It is this phenomenon which has sometimes roughly been called "a loss of meaning", that I wish to analyze in detail thanks to the contributions of British idealist philosophy. I will try to see how this loss of meaning and reference corresponds to a loss of unity in our lives. When treating human well-being as a set of gauges, we often forget that what makes deep subjective well-being is not so much the measurement of these gauges as their harmony. To understand what this harmony is about, we will come, in a second step, to see that the unity of the person itself depends on the unity of the social group in which he or she is inscribed. I quote in this regard Bradley's famous phrase that became the banner of idealistic political thought at the end of the century: “You cannot be a whole unless you join a whole”.
Nous espérons vous accueillir nombreux.
Bien à vous,
Catherine Coron MCF HDR (Université Paris Sorbonne-Nouvelle (Pôle 1 CREW) et Panthéon-Assas) pour le Comité d'organisation composé de Marie-Laure Mallet Université MCF (Paris Sorbonne Nouvelle) et Nadeera Rajapakse MCF (Université Paris Panthéon Sorbonne)
Nadeera Rajapakse
Maître de Conférences
Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne
PHARE